Lieder de Schubert dans une transcription pour voix et trio avec accordéon

Cet article a été publié en novembre 2016 sur le plateforme japonaise Mixi. Nous le re-publions revu et corrigé. 

NoMadMusic est un label de classique, du jazz, de la musique du monde et du « discobole records », créé en 2014 par deux jeunes femmes pleines d’idée. Et elles osent parfois. Ce disque est un bel témoignage de leur désir d’aborder la musique classique par une approche nouvelle.

Dans ce disque, des lieder de Schubert subissent une métamorphose avec « accompagnement » de violon, violoncelle et accordéon, sous le plume amusant du compositeur Bernard Cavanna, qui ne trahit pas pour autant la partition initiale. Vous avez du mal à imaginer ce que ça peut être ? Alors, écoutez-les, c’est étonnant. Au premier abord, associer l’accordéon à Schubert peut paraître quelque peu insolite, mais les lieder trouvent leur origine dans les chansons populaires et c’est quelque chose de plus familier que la mélodie française — son équivalent français — dont l’apparition est plus tardive et l’écriture, plus élaborée voire intellectuelle (d’accord, c’est un peu schématisé, mais en gros, c’est ça). Donc, l’utilisation de l’accordéon n’est pas étrangère à l’esprit de lieder. Les deux instruments à cordes viennent contrebalancer l’accordéon afin de créer un équilibre subtil entre le populaire et le savant dans ces pièces souvent célèbres, dont Marguerite au rouet ou Le roi des aulnes. Et le pari est réussi. En complément, on entend les Trios pour accordéon, violon et violoncelle n^o 1 et 2 de Cavanna.