Au XIXe siècle, on diffusait de grands œuvres symphoniques, des opéras, mais aussi des lieder et mélodies par des transcriptions pour piano. Si celles de Liszt pour les neuf symphonies sont connues, d’autres compositeurs se sont prêtés au jeu, comme Friedrich Wilhelm Kalkbrenner (Frédéric Kalkbrenner, 1785-1849, naturalisé Français en 1826). Compositeur, excellent pédagogue et surtout l’un des plus grands pianistes dans son époque, Kalkbrenner fut aussi célèbre que Liszt et Chopin. C’est lui qui a introduit Chopin auprès de Camille Pleyel ; on connaît l’importance de pianos Pleyel dans la production du compositeur polonais.)
La pianiste Etsuko Hirose, qui n’hésite pas à aborder des compositions rarement jouées, s’attaque ici à un monument : la Neuvième Symphonie.
Pour ce faire, elle a choisi l’édition parisienne Schonenberger. A travers cette partition, elle montre, grâce à sa performance inspirée, l’enthousiasme du transcripteur et son écriture virtuose et purement pianistique. La particularité de cette partition : l’Ode à la joie en français, dans la traduction de Crevel de Charlemagne (1807-1882). Le changement de la langue et l’adaptation, surtout sur le plan de prosodie, donnent à cet hymne un visage complètement nouveau. Certainement pour la question de l’équilibre, le chœur semble être en petite formation, qui laisse entendre chaque voix plutôt qu’un ensemble de voix – ce qui change également les données.
4e mouvement Ode à la joie
L’enregistrement a été réalisé durant La Folle Journée de Nantes de cette année 2020 où elle a interprété l’œuvre en concert ; on sent dans ce CD qu’elle est dans la lancée. Quoi qu’il en soit, ce disque demeurera une référence pour le choix de l’édition et pour l’interprétation d’Etsuko Hirose.
1 CD Mirare, MIR534, durée : 67’
