Nathanaël Gouin, une des jeunes pianistes français les plus prometteurs, présente son deuxième disque solo « Bizet sans paroles » réunissant des œuvres méconnues pour piano solo de Georges Bizet.
Le titre de l’album fait directement référence aux Romances sans paroles de Mendelssohn. Le sous-titre des six premières pièces de l’album, Chants du Rhin, est « Lieder sans paroles », une traduction directe du Lieder ohne Worte. Ces partitions ont été inspirées par six poèmes du poète et écrivain Joseph Méry, dans lesquels il chante le fleuve Rhin et ses habitants.
Bizet fut un excellent pianiste jusqu’à susciter l’admiration de Liszt, mais la plupart de ses œuvres connues aujourd’hui se trouvent dans le domaine lyrique. Les pièces pour piano qui figurent dans cet album se caractérisent par de belles mélodies pleines de lyrisme, servies par une écriture qui explore pleinement les spécificités de l’instrument. Elles sont non seulement agréables à l’oreille, mais constituent également des pièces clés qui mettent la capacité du pianiste à l’épreuve.
Ici, Gouin fait chanter la mélodie avec élégance et grâce, tandis que l’accompagnement est richement coloré, rappelant la sonorité d’autres instruments de formation de chambre ou d’orchestre. Dans la paraphrase de la « Romance de Nadir » (extrait des Pêcheurs de perles), la main gauche qui se balance constamment exprime le murmure des vagues ; Gouin joue ces arpèges sans aucune lourdeur et réussit à faire ressortir magnifiquement la mélodie. En revanche, la transcription pour piano du Concerto pour piano n° 2 de Saint-Saëns laisse entendre par endroits une certaine indigestion, les plans sonores n’étant pas tout à fait clairement définis. Néanmoins, l’ensemble de l’enregistrement est un merveille. Ce disque restera sans doute une référence pour ce répertoire.
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Nathanël Gouin parle de Bizet sur France Musique
Photo : Jacquette du disque
