Accueil Rencontres Vincent Lhermet dans la création de Gérard Pesson – « Rêver un concerto idéal à un programme imaginaire »

Vincent Lhermet dans la création de Gérard Pesson – « Rêver un concerto idéal à un programme imaginaire »

par Victoria Okada
Comment avez-vous lu cette partition pour la première fois et comment avez-vous élaboré votre interprétation ?

J’ai découvert la partition au fur et à mesure au début 2020, alors que la création était programmée au Festival Printemps des Arts en 2020. Dès les premières mesures, j’étais fasciné par ce que Gérard avait écrit. C’est par ailleurs un honneur de découvrir un concerto, comme un secret qui ne sera révélé que le jour de la création. Très grand travail que d’insérer la partie d’accordéon dans le contexte de l’orchestre : quand l’accordéon est seul, quand il dialogue avec les autres instruments, les tuttis d’orchestre, les doublures, effets de réponses etc.
A l’annonce de la re-programmation de la création pour 2021, Gérard et moi avons formé un véritable duo, travaillant régulièrement pendant 4 mois quasiment main dans la main. Cette collaboration était pour moi un honneur. Gérard m’avait demandé de lui envoyer des enregistrements de ma partie d’accordéon en épisodes. Nous avons donc découpé le concerto en 8 épisodes et travaillé à distance pour être fin prêts à la première répétition avec l’orchestre.

Est-ce votre première collaboration avec Les Siècles et François-Xavier Roth ? Comment avez-vous répété avec eux pour construire ensemble une interprétation ?

Absolument, c’est la première fois que je collabore avec Les Siècles et François-Xavier Roth. Un vrai plaisir ! François-Xavier Roth est à la fois très musicien et efficace. Il connaît bien sûr merveilleusement son orchestre. Il a repéré tout de suite les subtilités de l’œuvre pour faire travailler Les Siècles en un temps record.

 

« J’ai toujours su que je voulais jouer de cet instrument ! »

 

L’accordéon connaît depuis quelques décennies une montée en puissance en tant qu’un instrument de soliste. Comment avez-vous commencé à jouer cet instrument ? Et quel était un événement déterminant pour que vous ayez décidé d’en devenir interprète ?

© Vincent Lhermet

L’accordéon a toujours été pour moi un peu comme une vocation : j’ai toujours su que je voulais jouer de cet instrument. A l’âge de 4 ans, je réclamais à mes parents d’en jouer, car je l’avais entendu dans mon Auvergne natale et le Limousin de mes grands-parents, dans les bals musette, dont la virtuosité des musiciens qui me fascinait. Même si je me destinais plutôt à l’Histoire et au métier de conservateur du patrimoine, la découverte à l’âge de 16 ans d’un duo d’accordéonistes russes qui jouaient du Bach et une transcription du Casse noisette de Tchaïkovski fut une révélation, un réel choc. Du jour au lendemain, je me mis à travailler mon instrument avec une motivation sans failles. Je crois que ce qui me fascine dans l’accordéon, c’est un certain sentiment de liberté, car nous ne sommes pas enfermés dans une seule esthétique et l’instrument, caméléon par nature, permet justement le dépassement des frontières.

Quels sont les projets de concerts et d’enregistrements dans les prochains mois ?

Parmi les projets à venir, la sortie d’une intégrale de l’Art de la Fugue de J.-S. Bach par Les inAttendus (avec la violiste Marianne Muller et la violoniste Alice Piérot) chez Harmonia Mundi le 2 juillet, 2 participations à des monographies de compositeurs (Tomas Bordalejo et Mikel Urquiza), une captation du magnifique projet « Mon Amant de Saint Jean » où l’accordéon rejoint Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre avec la merveilleuse Stéphanie D’Oustrac et un nouveau projet solo autour des concerti italiens de J.-S. Bach. Une hâte que les concerts reprennent normalement !

L’émission « Carrefour de la création » sur France Musique a consacré la soirée du 4 avril à Gérard Pesson.

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