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Concert du Nouvel An digital du Tokyo Symphony Orchestra

par Victoria Okada

Au Japon, l’Orchestre symphonique de Tokyo (fondé en 1945) est connu pour la diffusion de ses concerts sur une plateforme qui Niconico, dont l’utilisation reste très inhabituelle pour la musique classique.

Pour son concert du Nouvel An diffusé le 6 janvier, l’Orchestre se produit dans le cadre de l’exposition Spirit of Japan conçue par Danny Rose studio. Il s’agit du mapping « Japon Rêvé » à l’Atelier des Lumières à Paris (février 2019-janvier 2020).

 

Tokyo Symphony Orchestra jouant Le Clair de Lune de Debussy le 6 janvier 2022 © capture d’écran

 

Le programme du concert est, pour les oreilles occidentales, hautement « japonisant ». Il est constitué de pièces traditionnelles japonaises que l’on entend toujours à l’occasion du Nouvel An, des œuvres du compositeur Takashi Yoshimatsu et des improvisations sur la flûte shakuhachi, ainsi que des extraits d’œuvres de Debussy et de Satie.

 

Vous pouvez visionner la vidéo gratuitement jusqu’au 12 janvier.

L’orchestre est placé dans la Grande Galerie (plus de 1100 m²) du Kadokawa Culture Museum ; les images animées ont été projetées sur les murs et sur les panneaux qui entourent l’orchestre. On imagine la difficulté de jouer avec les lumières colorées qui changent tout le temps, mais après le concerts, certains musiciens ont fait part, sur les réseaux sociaux, de leurs impressions positives de cette « expérience unique ».

Au moment de la diffusion en direct sur internet, les commentaires de spectateurs sont incrustés sur l’écran du vidéo. Le défilement horizontal et vertical des lettres, parfois avec des effets, peut être extrêmement gênant, mais c’est la spécificité de cette plateforme qui fait son succès.

 

écran d’internet transmettant en direct les messages d’internautes lors du concert de Tokyo Symphony Orchestra sur le plateforme Nicocico © capture d’écran

 

Tokyo Symphony Orchestra (TSO), l’un des neuf orchestres symphoniques basés sur la capitale japonaise, a été fondé en 1946 comme l’orchestre de théâtre en faveur de la reprise et le développement de la culture scénique anéantie pendant la guerre. L’orchestre a toujours été réputé pour la création japonaise et mondiale d’opéra et d’œuvres de compositeurs vivants. Ainsi, il a créé au Japon les Symphonies n° 7 à 12 de Chostakovitch dès les années 1940 et 1950, Requiem pour orchestre de Toru Takemitsu (commande du TSO) en 1957, Das Mädchen mit den Schwefelhölzern. Musik mit Bildern (La Jeune fille aux allumettes. Musique en images) en 2000 en version de concert, El Niño de John Adams en 2003, L’Upupa und der Triumph der Sohnesliebe (La huppe ou le triomphe de l’amour filial) de Hans Werner Henze en 2007.

Le TSO est attaché au Nouveau Théâtre national de Tokyo pour les opéras et les ballets. Il joue sur la direction artistique de Jonathan Nott depuis 2014.

Très actif sur les projets numériques, un concert en directe et sans public du TSO, diffusé en mars 2020 sur la plateforme Niconico, a rassemblé plus de 200 000 spectateurs sur internet.

 

Improvisation au shakuhachi lors du concert du Tokyo Symphony Orchestra le 6 janvier 2022 © capture d’écran

 

Le chef d’orchestre Keitaro Harada, qui a dirigé le concert immersif du 6 janvier dernier, vient de recevoir le prestigieux Watanabe Akeo Music Foundation Music Award (du nom d’un grand chef Akeo Watanabe, 1919-1990) décerné chaque année à un jeune chef prometteur et/ou à une personnalité qui a apporté une contribution significatif au développement du milieu d’orchestre.

Le joueur de koto (cithare traditionnel japonais), Leo, du vrai nom Leo Konno, est une étoile montante qui renouvelle considérablement l’image de cette instrument traditionnel. Né en 1998 à Yokohama d’un père américain et d’une mère japonaise, il commence le koto à l’âge de 9 ans et remporte e nombreux concours nationaux. Il publie son premier album en 2017. Son 4e album sorti en avril 2021, il interprète des arrangements de Dowland, de Bach, de Debussy, de John Cage, de Steve Reich, ou de Ryuichi Sakamoto. Il a créé le Concerto pour koto de Dai Fujikura en 2021.

 

Le flûtiste de shakuhachi, Dozan Fujiwara, a commencé shakuhachi à l’âge de 10 ans. Dès la fin de ses études à l’Université des Beaux-Arts de Tokyo (section musique) en 1997, il donne des concerts atypiques en collaboration avec des musiciens de la musique classique et actuelle occidentale. Compositeur, il écrit la musique pour des spectacles Super Kabuki et des théâtres. En tant que directeur artistique, il produit des concerts et des spectacles lors de festivals.

 

Leo jouant du koto lors du concert du Nouvel An du Tokyo Symphony Orchestra le 6 janvier 2022 © capture d’écran

 

Programme

Michio Miyagi (arr.Shinichiro Ikebe): Haru No Umi (la mer au printemps)
Takashi Yoshimatsu : Hi (le feu), extrait de Subaru Op.78
Improvisation au shakuhachi
Claude Debussy:De l’aube a midi sur la mer ; Jeux de vagues, extraits de La mer
Takashi Yoshimatsu : Tsuki (la lune), Mizu (l’eau), extraits de Subaru Op.78 (koto)
Erik Satie : Gymnopedie No.1
Takashi Yoshimatsu : Atom Hearts Club Suite No. 1, Op. 70b, I. Allegro molto – Coda 即興
Improvisation au shakuhachi
Takashi Yoshimatsu : Tsuchi (la terre, extrait de Subaru Op.78
Improvisation au shakuhachi
Claude Debussy (arr. A.Caplet) : Clair de lune, extrait de Suite bergamasque

Tokyo Symphony Orchestra, Keitaro Harada (direction) ; Leo (koto) ; Dozan Fujiwara (shakuhachi) ;

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