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Ouverture de la saison de l’Orchestre national de Lille

par Victoria Okada

Du 23 au 26 novembre, les institutions musicales de la région lilloise ont ouvert leurs saisons. Sous le signe de reprise après un long arrêt, ces concerts et spectacles se déroulent en bonne humeur, dans une ambiance conviviale et amicale. Notre première soirée d’un week-end intense, le 24 septembre, se passe au Nouveau Siècle. Il s’agit du deuxième concert inaugural de l’Orchestre national de Lille (ONL) sous la direction de son chef Alexandre Bloch.

 

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Pour l’ouverture de sa saison, la phalange lilloise a donné deux fois le même programme au Nouveau Siècle, les 23 et 24 septembre, puis à Fruges le 25. Le programme comprend la création mondiale de Sinfonía del cuerpo de luz du jeune compositeur argentin Alex Nante (né en 1992), le premier Concerto pour violoncelle de Camille Saint-Saëns avec Victor Julien-Laferrière, et Mort et Transfiguration de Richard Strauss.

 

Sinfonía del cuerpo de luz d’Alex Nante en création mondiale

© Alex Nante

Sinfonía del cuerpo de luz est la première œuvre symphonique d’Alex Nante, le nouveau compositeur en résidence à l’ONL. Fasciné par les spiritualités orientales, il déploie sa nouvelle œuvre en quatre chakras (concept indien de centres spirituels liés à des points cardinaux du corps et aux éléments) pour exprimer différents éléments de la vie et de l’univers. Quatre chakras correspondent au magma-terre exprimé par la fanfare initiale, à l’eau (flûtes), au feu (choral par cordes), et enfin, à la tête (tutti d’orchestre). Toutes les sections s’enchaînent sans interruption, souvent en alternance entre rapide / lent ou violent / calme. Sur un tissu sonore fait souvent de pédale, soit de cordes, soit de vents (notamment de cors), soit des deux, surgissent des motifs, des fragments mélodiques ou des accords. Ces irruptions se jouent aux bois, aux cuivres, aux percussions ou par une combinaison de différents instruments. Les cordes et les harmonies semblent constituer deux sphères distinctes qui s’interviennent pourtant fréquemment. L’œuvre ne cesse d’explorer différents timbres orchestraux, dont un passage mahlérien, et s’achève avec la convergence de tous ces timbres.

 

Victor Julien-Laferrière dans le premier Concerto pour violoncelle de Saint-Saëns

Dans le Concerto de Saint-Saëns, Victor Julien-Laferrière est très en forme. Si dans les parties rapides sa musicalité surpasse l’aspect technique réputé pour sa virtuosité, il fait preuve d’un remarquable lyrisme dans le second thème et la partie médiane, en remplissant tout l’espace de la salle avec une sonorité profonde et large de son instrument Domenico Montagnana (première moitié du XVIIIe siècle).

 

Victor Julien-Laferrière et Alexandre Bloch lors du concert d’ouverture de la saison l’Orchestre national de Lille, 24 septembre 2021 au Nouveau Siècle, Lille © Ugo Ponte – ONL

 

Mort et Transfiguration de Strauss, un luxueux kaléidoscope sonore

Pour conclure ce concert, Alexandre Bloch déploie tout son savoir-faire dans le poème symphonique Mort et Transfiguration de Strauss. Grâce à son talent de gymnaste, il commande à son gré l’orchestre qui se montre très réactif. Les cordes, extrêmement soyeuses, manquent parfois la consistance. Après cinq années passées sous la direction du chef, l’orchestre a forgé un son spécifique, qui va à merveille pour le répertoire post-romantique et les œuvres qui s’apparentent à cette esthétique. La pièce de Strauss est un terrain que Bloch peut cultiver à l’infini. Depuis le Largo de l’introduction jusqu’au thème de transfiguration aux cuivres et enfin au final, en passant par les épisodes de luttes entre vie et mort, ces pages constituent un luxueux kaléidoscope sonore pour lequel le chef souligne la sonorité de chaque instrument. Vers la fin, le point culminant est dans le crescendo et non dans le fortissimo qui le suit. Et on respire profondément avec ce formidable crescendo !

 

Alexandre Bloch dirigeant l’Orchestre national de Lille, lors du concert d’ouverture de la saison, 24 septembre 2021 au Nouveau Siècle, Lille © Ugo Ponte – ONL

 

Les gestes énergiques et communicatifs d’Alexandre Bloch transmettent sa joie de faire de la musique à tous ceux qui assistent à chacun de ses concerts. Cette soirée inaugurale n’en était pas une exception. Le public lillois, d’habitude chaleureux, a réservé un accueil particulièrement enthousiasmé.

 

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Prochains concerts de l’ONL

6, 7, 8 octobre : Requiem de Mozart, Chœur de Chambre de Namur, Jan Willem de Vriend, direction
13, 14, 15 octobre : Brahms Concerto pour violon (Sergey Khachatryan), Beethoven Symphonie pastorale. Kristiina Poska, direction
21 et 22 octobre : Schumann Symphonien° 4, Concerto pour violoncelle (Steven Isserlis)…, James Feddeck, direction
25 octobre : JUST PLAY – travail de l’orchestre devant vos yeux !
29 et 30 octobre : MÊME PAS PEUR conte participatif imaginé et conçu par Julien Joubert pour toute la famille.
Renseignements et réservations : 03 20 12 82 40 ou sur le site de l’ONL

 

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