Accueil ScènesConcerts Musique de chambre sous les platanes à La Roque d’Anthéron #2 – Trio Zeliha

Musique de chambre sous les platanes à La Roque d’Anthéron #2 – Trio Zeliha

par Victoria Okada

Pour notre deuxième après-midi de musique de chambre sous les platanes, le 29 juillet, au Festival international de piano la Roque d’Anthéron, le Trio Zeliha nous emmène en Allemagne romantique.

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Une fraîcheur réjouissante dans le Trio de Schumann

Au milieu des cigales qui chantent encore très vigoureusement en cette fin de l’après-midi, le Trio Zeliha (Manon Galy, violon ; Maxime Quennesson, violoncelle ; et Jorge Gonzales Buajasan, piano) propose le Trio op. 80 de Schumann et le premier Trio op. 49 de Mendelssohn. Manon Galy et Jorge Gonzales Buajasan ont, en duo, remporté en mai dernier le premier prix et tous les prix spéciaux au Concours international de musique de chambre de Lyon.
Avec Maxime Quennesson, aussi excellent que ses deux collègues, ils séduisent l’audience par leur jeu inspiré qui mêle l’intimité et la fougue, la poésie et la passion. Manon Galy est souple dans les coups d’archet, alors que Maxime Quennesson a un son plein et riche. Dans leurs interprétations, les phrasés lyriques des cordes se conjuguent avec le piano expressif sur tous les plans, dégageant une fraîcheur réjouissante.

 

Trio Zeliha, 29 juillet 2021, espace Florans, Festival international de piano La Roque d’Anthéron © Valentine Chauvin

 

La passion et le lyrisme dans le Trio de Mendelssohn

Le Trio de Mendelssohn est encore plus harmonieux. Outre le thème initial au violoncelle particulièrement bien exposé, on remarque immédiatement la poésie chez Jorge Gonzales Buajasan, qui montre tout au long de l’œuvre une musicalité exceptionnelle. Dans le deuxième mouvement, les trois musiciens expriment la tendresse dans la plénitude à travers le chant élégant caractéristique du compositeur. Pour le Scherzo, les conditions de l’extérieur rendent les notes rapides assez sèches, mais le foisonnement est là, conformément à l’indication, « leggiero e vivace », sans lourdeur ni précipitation. Dans le final, leur tempo est relativement retenu et ce tempo prépare le second thème joué avec ampleur. Le Trio Zeliha fait cohabiter la passion et le lyrisme avec bonheur.
Ils poursuivent dans la veine lyrique avec le Prélude des Cinq pièces pour deux violons et piano de Chostakovitch.

 

 

Ils viennent de publie leur premier disque chez Mirare, avec le premier Trio op. 49 de Mendelssohn (écouter sur Qobuz) :

 

Un renfort sonore subtil et exigeant

L’espace bénéficie d’un renfort sonore finement adapté au lieu. Jacques Laville, l’ingénieur du son aujourd’hui reconnu comme expert pour les concerts de la musique classique en plein air (interview à venir sur vivace-cantabile.com), circulent discrètement avec sa tablette. En effet, il règle la « balance » en temps réel, pour que les auditeurs puissent goûter le son le plus naturel possible. Si on ne percevait presque rien de ce renfort au concert du Geister Duo de la veille, ce jour-là, pour Schumann, les sons des cordes beaucoup plus nettement amplifiés que le piano donnaient une sensation étrange. Toutefois, grâce au réglage minutieux, nous avons pu entendre Mendelssohn dans un meilleur équilibre entre les trois instruments.

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Programme

Schumann : Trio avec piano en fa majeur opus 80
Mendelssohn : Trio pour piano, violon et violoncelle n°1 en ré mineur opus 49
Chostakovitch : 5 pièces pour deux violons et piano, prélude (bis)

29 juillet 2021 à 17 heures, Espace Florans, Festival international de piano La Roque d’Anthéron

 

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