Accueil ScènesSpectacles Au Châtelet, Cole Porter nous emmène dans son Paris des Années Folles

Au Châtelet, Cole Porter nous emmène dans son Paris des Années Folles

par Victoria Okada

Au Théâtre du ChâteletLes Frivolités parisiennes, présentent un nouveau spectacle Cole Porter in Paris, une véritable comédie musicale à partir des chansons du compositeur américain, conçue et mise en scène par Christophe Mirambeau. L’ensemble instrumental spécialisé dans un répertoire français dit « léger », essentiellement de la deuxième moitié du XIXe siècle au début du XXe, prend un essor à l’aube de ses dix ans. 

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Les Frivolités parisiennes en faveur de tout un répertoire lyrique français « léger »

Les Frivolités parisiennes est fondées en 2012 dans le but de valoriser tout un répertoire lyrique français dit « léger ».  Avec des créations et des re-créations d’œuvres méconnus, oubliés, ou parfois malmené, les musiciens ont fait un chemin. Lorsqu’ils ont monté en janvier 2013 leur premier spectacle, L’Ambassadrice d’Auber, au Théâtre d’Alhambra, la démarche était encore nouvelle et « artisanale ». Une décennie plus tard, la troupe s’agrandit et leurs spectacles attirent les regards par l’originalité de choix artistiques et de mise en scène. Les deux fondateurs, le bassoniste Benjamin El Arbi et le clarinettiste Mathieu Franot semblent être imprégnés de l’atmosphère de la période qui les intéresse, à savoir de la fin XIXe siècle au début XXe, tout en ayant l’esprit résolument moderne de notre temps.

Les Frivolités Parisiennes et Christophe Mirambeau (au centre) © LFP

 

Collaboration avec Christophe Mirambeau

Leur collaboration avec Christophe Mirambeau, le metteur en scène de Cole Porter à Paris, remonte à Yes ! de Maurice Yvain, présenté en janvier 2016. S’ensuivent Paris Chéri(es) en janvier 2017 (Théâtre Trévise, lire notre chronique en japonais), Normandie de Paul Misraki en février 2019, et Col in Paris, une première version de notre spectacle, en avril 2020 au théâtre Trévise, juste pour deux représentations. Le concept en était un « concert-show », et on reconnaît déjà dans le programme les noms de quatre chanteurs solistes du notre spectacle au Châtelet : Léovanie Raud, Marion Tassou, Richard Delestre et Yoni Amar.

Un spectacle à la Broadway

Un an et demi et des épisodes de la COVID après, deux chanteurs et quelques autres musiciens rejoignent l’équipe, et on arrange des pièces pour un orchestre plus conséquent et un ensemble de chanteurs-danseurs. Le spectacle est ainsi transformé en une véritable comédie musicale à la Broadway. L’ajout de trompettes et trombones dans la partition pour former un orchestre à la manière de big band, donne la tonicité supplémentaire grâce au savoir-faire musical de Jean-Yves Alzic, Antoine Lefort, Matthieu Michard, Pablo Tognan et Samson Tognan.

 

Cole Porter in Paris, décembre 2021, Théâtre du Châtelet ©Helene Pambrun

 

Déclaration d’amour à la ville lumière

Dès le lever du rideau, c’est la déclaration d’amour à la ville lumière, avec I Love Paris. Le spectacle retrace les années parisiennes du futur compositeur de Kiss Me, Kate entre les deux guerres. Pour conter les événements principaux qui ont marqué et nourri sa personnalité musicale, Christophe Mirambeau donne la parole aux chansons, écrites à Paris ou non ; Car selon lui, « Tout Cole porter est dans ses chansons » ! Ainsi nous égaie une succession de songs joyeuses, énergiques, comiques ou encore nostalgiques. Entre elles, Do You Want to See Paris, I’m in Love Again, Dream Daning, Give Him the Oooh La La, Find Me a Primitive Man… et The Man I Love de George et Ira Gershwin, la seule partition qui n’est pas de Porter. Ces mélodies sont une évocation de sa vie mais aussi de Paris des Années folles, de l’époque où la ville à la Tour Eiffel brillait de mille feux en tant que capitale artistique du monde. Le Paris de Cole Porter, dans un bouillonnement artistique qui ont fait naître Pablo Picasso, Fernand Léger, Jean Cocteau, Erik Satie, Igor Stravinsky, Ernest Hemingway… est exprimé également par une touche nostalgique des costumes et par la simplicité des décors (tous les deux signés Casilda Desazars).

 

Cole Porter in Paris, décembre 2021, Théâtre du Châtelet © Helene Pambrun

 

Solistes talentueux

Pour rendre hommage à son si grand amour pour Paris, il fallait tripler Cole Porter, interprété par Yoni Amar, Richard Delestre et le pianiste et l’un des orchestrateurs Matthieu Michard. Ils campent également d’autres personnages, comme par exemple Boris Kochno. Les solistes féminins sont aussi talentueuses que leurs collègues masculins : Léovanie Raud, Marions Tassou et Charlène Duval ont chacune leurs solos et ensemble qui mettent en valeur leur spécificité vocale, notamment la technique résolument lyrique de Marion Tassou dans le rôle de Linda Lee Thomas, l’épouse de notre héros. Charlène Duval ne trahit jamais l’attente de ses admirateurs et apparaît dans un costume emplumé à la Moulin Rouge ! À leurs côtés, l’ensemble de dix chanteurs-danseurs évoluent avec dynamisme dans la chorégraphie de Caroline Roëlands (la très fidèle collaboratrice des « Frivos ») qui n’est pas dénuée d’humour (Find Me a Primitive Man), ainsi que sous les lumières inventives de Renaud Corler.

 

Cole Porter in Paris, décembre 2021, Théâtre du Châtelet © Helene Pambrun

 

L’orchestre à la Big Band

L’orchestre – Big Band est l’autre protagoniste de ce spectacle. Les flamboyants arrangements réalisés par cinq musiciens déjà cités donnent une grande importance aux vents, dont le basson solo de Benjamin El Arbi. L’accordéon renforce notre imaginaire pour le vieux Paris, sans que cela tombe jamais dans le cliché. L’ensemble est parfaitement rodé, la joie de musiciens se transmet directement dans la salle et on swing au rythme de la musique magnifiquement arrangée.

 

Cole Porter in Paris, décembre 2021, Théâtre du Châtelet © Helene Pambrun

 

Le tout fait de ce spectacle un véritable enchantement, un voyage dans le temps, dans un rêve qui scintille comme les lumières de Noël.

 

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Jusqu’au 1er janvier, Théâtre du Châtelet

PS :
Le 23 décembre : Nous apprenons que les cas importants de COVID obligent à annuler les deux représentations des 23 et 24 décembre.

Le 25 décembre : L’augmentation des cas de positivité au test COVID donne hélas deux annulations supplémentaires, les 25 et 26 décembre. Les représentations du 28 décembre au 1er janvier sont pour le moment maintenues.

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