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Ouverture de la saison de l’Orchestre de Chambre de Paris

Thomas Hengelbrock dirige le Beethoven et Fauré au Panthéon

par Victoria Okada

Le 7 septembre, l’Orchestre de Chambre de Paris inaugure la saison 2024-2025 avec le Chœur Balthasar Neumann, sous la direction de son nouveau directeur musical Thomas Hengelbrock. Pour marquer le début de son mandat, le chef a choisi un cadre exceptionnel : le Panthéon.

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Thomas Hengelbrock © Mina Esfandiari

Dans une acoustique à la fois généreuse et précise, le concert, joué deux fois (à 18h30 et à 21h), offre deux œuvres : le mouvement lent du Quatuor n° 15 de Beethoven, « Heiliger Dankgesang eines Genesenen an die Gottheit in der lydischen Tonart », et le Requiem de Fauré. Dans Beethoven, les cordes crémeuses chantent sereinement dans un balancement tendre et affectueux, et dans Fauré, le chœur, d’une douceur exquise, brille par une homogénéité parfaite et une harmonie subtile. La répétition générale du 6 septembre montre que Thomas Hengelbrock privilégie la spiritualité d’une musique d’église plutôt que de l’aborder avec emphase dramatique et opératique.

Le baryton Konstantin Krimmel, sobre et solide à la fois, se distingue par la justesse de ses propos, tandis que la soprano Katharina Konradi, restitue la pureté et la fragilité d’une voix d’enfant avec un chant sans vibrato. Les soli et le chœur chantent en latin gallican. Ce concert d’ouverture annonce la direction que le chef va prendre, notamment le travail approfondie pour la création du son propre à l’Orchestre.

le Panthéon © Jean-Christophe Ballot : Centre des Monuments nationaux

 

Répétition générale du 6 septembre à 20h30, Panthéon, Paris

Programme

Beethoven : Quatuor n°15, op. 132, « Heiliger Dankgesang eines Genesenen an die Gottheit in der lydischen Tonart », pour orchestre à cordes
Fauré : Requiem
Thomas Hengelbrock, direction
Katharina Konradi, soprano
Konstantin Krimmel, baryton
Chœur Balthasar Neumann ; Orchestre de chambre de Paris

 

L'OCP

L’OCP dirigé par Daniel Harding lors du concert en hommage à Lars V-Vogt, Philharmonie de Paris, 4 octobre 2022 © Joachim Bertrand

 

Une saison sous le signe de l’éclectisme

Cette soirée, inscrit dans le cadre de l’olympiade culturel, est donc le début d’une série de concerts volontairement éclectiques. En voici un aperçu.

Des théâtres et des lieux emblématiques de Paris

L’arrivée de Thomas Hengelbrock en tant que directeur musical est une occasion de renforcer son partenariat avec le Théâtre du Châtelet, outre ses liens étroits avec la Philharmonie de Paris et le Théâtre des Champs-Élysées. Sur la scène du Châtelet, l’OCP met en avant des productions scéniques comme Peer Gynt, L’Arlésienne et Le Docteur Miracle. L’orchestre se produira dans des lieux emblématiques — le Panthéon, Notre-Dame de Paris et la basilique Saint-Denis — avec des œuvres de Beethoven, Fauré, Messiaen, Vierne, Bach et Haydn, mettant en lumière le répertoire sacré et oratorio.

Du classicisme viennois au XXe siècle

L’effectif de l’OCP s’adapte idéalement au répertoire du classicisme viennois. Kirill Gerstein, Maxim Emelyanychev ou encore Giovanni Antonini exploreront des œuvres de Haydn, Mozart, Beethoven et le premier romantisme de Schubert) mais aussi des compositeurs moins connues (Salieri, Johan Daniel Berlin, Carl Stamitz, Joseph Martin Kraus…), tandis que Thomas Hengelbrock réhabilitera la clarté de la partition du avec Bruckner et Brahms, en plaçant le répertoire romantique au cœur de son travail. Une curiosité : Le Chant de la Terre de Mahler dans un arrangement pour orchestre de chambre de Glen Cortese.
L’orchestre mise sur la polyvalence des musiciens, notamment dans des œuvres du XIXe-XXe siècle : Messiaen avec un groupe de percussions et d’ondes Martenot, les Métamorphoses de Strauss pour 23 instruments, le Concerto pour violon de Weill avec instruments à vents, effectif singulier du Carnaval des animaux et du Concerto Dumbarton Oaks de Stravinsky…

Le répertoire lyrique

Cette saison, l’OCP investit plusieurs scènes prestigieuses. À l’Opéra-Comique, Le Domino noir d’Auber sous la direction de Louis Langrée ; au Théâtre des Champs-Élysées, Le Comte Ory de Rossini en version de concert avec Cyrille Dubois et Sara Blanch. Le 150e anniversaire de la mort de Bizet sera célébré avec une production combinant Le Docteur Miracle et L’Arlésienne, en collaboration avec le Palazzetto Bru Zane. Outre des productions au Châtelet, une incursion à Broadway avec Gypsy, une comédie musicale interprétée par Natalie Dessay et sa fille Neïma, à la Philharmonie à la fin de la saison.

Musiciennes et compositrices à l’honneur

Cette saison, l’OCP met un accent particulier sur des artistes féminines : la trompettiste Lucienne Renaudin Vary, la pianiste Lise de la Salle, la violoniste Carolin Widmann. plusieurs cheffes deorchestre seront également à l’honneur : Anu Tali, Catherine Larsen-Maguire, Sora Elisabeth Lee, Marta Gardolińska et Tabita Berglund. L’orchestre continue de soutenir la création féminine à travers son Académie des jeunes compositrices, avec des œuvres d’Aline Gorisse et Laura Pacheco, dirigées par Gábor Takács-Nagy et Thomas Hengelbrock. Le nouveau directeur musicale  dirigera aussi la Cubana Suite de Jenny Peña Campo dans son programme latino-américain.

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