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La Folie Offenbach aux Folies Bergère

par Victoria Okada

(Ceci est la version révisée d’un article paru initialement en janvier 2018 sur la plateforme japonaise Mixi)

La France 3 a programmé, le 1er janvier à 20 heures 45 au « prime time », une émission de « divertissement » entièrement constituée de musiques d’Offenbach.


Bande annonce

Il y a longtemps que la musique classique a disparu du petit écran à cette tranche horaire pour très tard, souvent après minuit ; on ne peut donc que se réjouir de cette initiative, d’autant que la présentation de Cyril Féraud suscite chez les téléspectateurs non-initiés la curiosité, et mieux, l’intérêt au répertoire lyrique. En effet, entre deux airs, il se glisse dans les coulisses pour montrer la bonne ambiance entre les chanteurs et danseurs, ou encore, il livre à de petits commentaires sur les œuvres, d’un ton légers habituellement utilisé pour un show télé de variétés — oui oui, cette soirée Offenbach est un show télé! —, sommaires mais efficaces à l’attention des téléspectateurs non-initiés.

La Belle Hélène © Jean Pouget

La mise en scène est confiée à Nadine Duffaut, qui réussit à explorer un plateau réduit à moitié par l’installation de l’orchestre au fond de la scène. Les costumes (de qui ?), très classiques, semblent être conformes à l’image de l’opéra et/ou de l’opérette nourrie par un grand public… Je voudrais dire qu’ils sont, dans la plupart, de l’époque de la création de chaque œuvre, sans une fantaisie de toute sorte souvent due à la transposition temporelle de l’histoire. Cette conformité est quelque peu trahie pour La Grand Duchesse de Gérolstein, dont les personnages sont habillés en style versaillais, tandis que l’intrigue se passe au Seconde Empire… D’où un sentiment de décalage avec « la moustache et le plumet » que chante la grande-duchesse, mais ce sentiment n’aurait pas dû avoir lieu, si on tient compte de vrais décalages sur les planches de nombreuses maisons d’opéra du monde entier !

Les éclairages assez agressifs, dignes de music-hall, sont fort clinquants pour les habitués de théâtres d’opéra. Mais encore une fois, c’est un grand show télé…

La Fille du Tambour-major © Jean Pouget

Le programme est constitué d’airs variés, de grands « tubes » (La Belle Hélène, Orphée aux Enfers, La Vie parisienne, Les Contes d’Hoffmann…), jusqu’à des extraits qui, aujourd’hui, ne sont chantés que rarement, comme ceux de Pomme d’Api ou de Geneviève de Brabant. Pour la performance des chanteur, je laisse chacun juger en regardant l’émission en replay ; je voudrais simplement dire que la qualité vocale est quelque peu hétérogène, et pour certains airs il y a parfois des moments à désirer sur le plan de la justesse, de la projection, de la diction…

Les musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Rouen ont les partitions sur leur tablette dotée d’une application, inventée par une start-up française, Newzik. Le cofondateur de la société, Raphaël Schumann, était l’invité d’Antoine Pequeur, dans sa chronique hebdomadaire « Culture éco », dans l’émission « Musique Matin » sur France Musique, le 1er janvier 2018.

La Folie Offenbach, émission diffusée sur France 3, le 1er janvier 2018 à 20 h 45.
Orchestre de l’Opéra de Rouen, Chœur Ensemble Fiat Cantus
Direction : Didier Benetti
Solistes : Tatiana Probst, Amélie Robins, Mélanie Boisvert, Éléonore Pancrazi, Antoinette Dennefeld, Valentine Lemercier, Violette Polchi, Sébastien Droy, Pierre-Antoine Chaumien, Éric Huchet, Florian Laconi, Rémy Mathieu, Armando Noguera, Jean-Luc Ballestra, Régis Mengus, Marc Barrard, Ugo Rabec
Danseuses du Monlin Rouge

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