Au printemps 2016, le jeune pianiste italien Alberto Ferro était à Bruxelles pour le Concours Reine Elisabeth. Et c’est là que son talent a été dévoilé au grand jour. À 19 ans à peine, il surprend par sa maturité l’audience belge qui l’attribue le Prix du public. Pour son premier disque, le Sicilien a choisi deux séries des Etudes-Tableaux op. 33 et 39 de Rachmaninov. Redoutables non seulement sur le plan technique mais aussi sur celui de l’équilibre — une interprétation intégrale peut tomber facilement dans too much sonore et dans trop de romantisme exacerbé — ces « études » mettent à l’épreuve la musicalité de celui ou celle qui les joue. Alberto Ferro éclaire prodigieusement toutes les facettes de la passion, de la plus douce à la plus violente, et dans son interprétation, il n’est nullement question d’émotion gratuite. Chaque note, chaque phrasé est totalement naturel mais fait transparaître de mures réflexions. D’une sonorité dense mais sans lourdeur, la subtilité de ses touchers ne font que fasciner. Aujourd’hui à 24 ans (il est né en 1996), cet héritier spirituel de tant de grands maîtres tels que Michel Béroff, Dina Yoffe, Leslie Howard, Elisso Virsaladze, Joaquin Achucarro, Richard Goode, Jörg Dames ou encore Vladimir Ashkenazy, est au seuil de l’univers pianistique immense, grand ouvert devant lui.
1 CD Muso, MU-036. Durée : 60’59