Le second spectacle de Jean-François Novelli donné en ce moment au théâtre Les Déchargeurs, Croustilleux la Fontaine montre un côté inattendu du poète et moraliste Jean de La Fontaine dont on fête cette année 400e anniversaire de la naissance.
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Si les vers de Jean de La Fontaine rappelle notre enfance, on connaît beaucoup moins la vie de ce faiseur de fables et un grand paresseux (comme témoigne son épitaphe : Jean s’en alla comme il était venu, / Mangeant son fonds après son revenu ; / Croyant le bien chose peu nécessaire. / Quant à son temps, bien sçut le dispenser : / Deux parts en fit, dont il souloit passer / L’une à dormir, et l’autre à ne rien faire.) Et dans sa jeunesse, il fréquentait des sociétés précieuses et libertines à Paris. Pas étonnant donc qu’il composa des lignes coquines, peuplées de jeunes filles naïves et de curés libidineux.
Antoine Sahler a mis ces vers en musique, façon chanson. Mais il déclare qu’il a l’impression d’écrire des musiques de petits courts métrages. En effet, couplet, monologue, suspension, reprise, et bien d’autres effets constituent un ensemble, peut-on dire de petites histoires en feuilleton ou en mini-série en première soirée dans la télévision ? D’ailleurs, dans le spectacle, on évoque une soirée devant la télé pour regarder une série populaire versaillaise !
Avec un talent incontesté de comédien, Jean-François Novelli se transforme en cette jeune fille et en ce curé, mais aussi en une mère supérieure, en un mercenaire… Tout cela dans la mise en scène de Juliette, où les accessoires jouent des rôles centraux, avec une efficacité redoutable : la coiffe de la religieuse, le panier de courses et ses contenus (poireaux, andouilles…), le magazine télé et autres objets.
Les mélomanes qui connaissent notre chanteur en tant que haute-contre ou taille dans le répertoire baroque, auront une bonne surprise d’y découvrir un tout autre visage, malin et espiègle.
Dans les deux spectacles, Romain Vaille accompagne le chanteur non seulement au piano mais aussi en chantant, en traduisant les paroles d’un air italien en français, en faisant taper par un méchant curé… Si la vie de ténor est un romain, celle de pianiste aussi !
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Représentation du 22 octobre
Un spectacle conçu et interprété par Jean-François Novelli
Texte : Jean de La Fontaine
Adaptation : Jean-François Novelli, Juliette, Antoine Sahler
Musique : Antoine Sahler
Mise en scène : Juliette
Lumières : Philippe Olivier
Décors, costumes: Juliette / collectif
Piano : Romain Vaille
Prochaines représentations aux Déchargeurs
Croustilleux la Fontaine : vendredi 29 et samedi 30 à 21h